Bonjour, à tous, Pilotes baroudeurs et faucheurs de brousse.
Les deux dernières étapes ne présageaient pas de difficultés particulières.
Nous avions quitté les zones de conflits Irakiennes pour le désert Iranien, et si ce n’est quelques reliefs culminants à pas loin de 8000 pieds, rien de particulier ne pouvaient laisser planer un doute.
C’est la magie du désert, même s’il ne semble rien y avoir, tout peut arriver.
J'ai toujours aimé le désert. On s'assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n'entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence.
Antoine de Saint-Exupéry Pour en revenir à nos moutons que nous ne dessinerons pas, nos pilotes ont été victimes d’excès de confiance.
Au dessus du désert, les moteurs chauffent, les turbulences sont violentes et nombreuses, et la chaleur étouffante mine le moral des pilotes.
Prenez par exemple le cas de notre Ami Fitzpatrick.
Vous vous souvenez de son problème d’aquarium la semaine dernière en Irak.Et bien, depuis ce triste accident, il fait contrôler systématiquement les joints de son pare-brise par la chef hôtesse avant le décollage.
Pendant tout le dernier vol, au moindre bruit suspect dans l’appareil, il inspectait minutieusement les vitres en criant ça va pêter !
Pour les non initiés, je vous rappelle que le DC-3 est non pressurisé, et que son altitude de croisière ne peut générer ce type de problème.
C’est un cas typique de paranoïa vitricatum fulgurant. La fatigue, la chaleur, le stress, et l’attention se relâche. Les erreurs de pilotage s’accumulent, les appareils trinquent.
Même notre maître à tous, Lord Sergiston, en a perdu son célèbre flegme Britannique en faisant remarquer à l’hôtesse que son thé n’était pas un Earl Grey et que ceci était inacceptable à bord de son appareil.
Que dire de notre Ami McGuillis ?
Son rapport de vol est éloquant. La forte luminosité du désert, malgré ses rayban, lui fait oublier d’allumer ses phares d’atéro et ne voyant plus son indicateur de badin, il décroche sans gravité mais de justesse.
Oui, mes amis, je vous le dis, cette liaison Londres – Sydney c’est le purgatoire de nos pilotes. Le désert implacablement applique la citation de l’enfer de Dantes,
Toi qui entre ici abandonne toute espérance !Bref, vous trouverez ci-dessous le classement du général.
Rien n’est joué, car la semaine prochaine et sur la deuxième étape, nous rentrerons au Pakistan et probablement en zone de guerre.
Nous saluons amicalement notre Ami Sharpangel qui est de retour sur la ligne en solo.
Bonne fin de semaine et bons vols à tous.